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Something about Marie
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8 mars 2005

Presse-bubon

Si j'étais douée pour ça, je crois que je pondrais un bouquin sur un phénomène de société qui me passionne : la propension de l'Humain à mettre son nez dans les affaires des autres. Avez-vous remarqué qu'aux différentes étapes clés de votre vie, il s'est toujours trouvé un bonne âme pour vous dégommer à coup de phrase qui tue ?

Attention, je ne parle pas ici de la bonne vieille gaffe des familles ; des 2 pieds qu'on plonge en toute innocence dans la gamelle ; de l'ânerie qu'on regrette à peine proférée. Rien à voir avec demander à Madame Giroult des nouvelles de son chien quand celui-ci a rendu son dernier soupir la veille. J'en savais rien, moi, merde, pas la peine de me regarder comme ça ! Hum...

Non, non. Là, je fais référence aux professionnels de l'appuyage sur furoncle, aux pétris de certitudes, qui savent mieux que vous comment gérer votre vie, aux sûrs de leur jugement qui, à des milliards de miles marins de votre sensibilité, vous labourent l'égo de leur gants de boxe en toile émeri.

Une attaque d'acné en piqué, que vous ressemblez à un champs de muguet ? Il y en a forcément un pour vous assurer que "quand même vous devriez faire quelque chose pour votre peau". C'est marrant, hein, mais merci du conseil, parce que vous n'y aviez pas pensé tout seul...

Votre chéri vous a fait LA demande en mariage dans les règles (bon, moi, c'était au McDo, il faudra que je revienne là-dessus dans un prochain post) et vous avez même choisi un date sans vous entre-tuer ? Là, ils vont s'y mettre à plusieurs et ça durera jusque bien après la cérémonie. De votre robe/queue-de-pie aux compositions florales en passant par le plan de table, les bavards trouveront toujours la réflexion qui flingue ; il y aurait de quoi en faire un roman en 15 volumes. Et j'élude par pudeur le chapitre sur le choix même du chéri pour y revenir plus en profondeur au paragraphe divorce.

Après 2 fausses-couches et 3 ans de traitement hormonal qui vous ont laissée sur le carreau, vous ne couperez pas au sempiternel "ça te va bien, tu devrais t'y mettre", qui giclera de la boite à mde du bavard, à chaque fois qu'on vous collera un mouflet dans les bras. De quoi vous insuffler une bonne dose de courage pour continuer la lutte. Quand enfin le tétard sera en route et fermement décidé à s'aggripper aux parois, il vous sera impossible d'échapper à la série des "tu devrais" (variante "tu ne devrais pas"), des conseils avisés sur, en vrac : la péridurale (ou pas), le poids que vous prendrez (ou pas), les fringues que vous porterez (ou pas) et ainsi de suite, jusqu'à ce que grosse colère s'en suive.

Aaaaaah, le rituel du commentage du prénom !!! Alors vous, vous sortez presque indemne de la séance d'écharpage avec le futur papa, qui vous propose des trucs abracadabrants juste pour le bonheur de titiller vos hormones (qui n'en demandent pas tant !). Vous vous concoctez une gentille liste des 3 prénoms et demi, survivants de l'hécatombe précitée. Et là, vous commettez l'erreur suprême : vous en parlez au dîner de famille/entre amis. Ben moi, je dis que celle qui s'en sort sans buter mamie ou boxer Tantine, il lui manque une glande, c'est pas possible ! Ma soeur, à 5 mois de grossesse, a eu droit à une telle attaque en règle, qu'elle a mis des semaines à s'en remettre et qu'elle a fermé la boite à infos jusqu'à la naissance de ma nièce. Ceci-dit, si, pour vous épargner ce calvaire, vous choisissez de garder le secret jusqu'après l'accouchement, vous y aurez droit quand même une fois que l'acte de naissance sera établi. Ooops, trop tard... Une de mes bonnes copines a pleuré pendant 8 jours sans discontinuer, parce que sa belle-mère lui a dit que, tout de même, Alysée, ça faisait un peu bombe désodorisante, comme nom. Au-dessus du berceau de ladite Alysée.

A ce stade, l'emmerdeur se lâche. Il tourne autour de votre chiard comme un oiseau de proie ; tout ce qui concerne le chérubin le passionne et lui inspire des commentaires variés. Et il n'est pas grand pour son âge, et il n'est pas en avance pour la marche/la propreté/le langage/les sourires/la physique quantique, et quand c'est que vous allez lui faire un petit frère (voire une petite soeur, allez, soyons fous !). Ce dernier arrive en général pile-poil quand votre mec vous a offert une splendide paire de cornes pour la Saint-Valentin et que vous comptez vos sous, histoire de vérifier si vous auriez les moyens de ne pas lui pardonner, des fois...

Alors donc, le chapitre du divorce. Ooooooh, que l'âme bien intentionnée aime ce stade de votre histoire. Elle vous tend un main secourable, attend que vous ayez repris votre souffle ; vous avez les narines encore pleine du caca dans lequel vous avez failli vous noyer, mais vous vous sentez presque redevable de sa sollicitude. PAN ! C'est là que la hyène vous assène le coup de grâce. Une salve de conseils bien sentis derrière les oreilles et... reprenez la nage, ma fille. Un petit florilège ? Mmmmh, je sens que vous réclamez encore du vécu :

"Quand même, il fallait pas être grand clair pour se douter qu'il ne tiendrait pas la route". Moi, je dis que c'est con de me faire partager ses lumières aussi tard dans le processus, mais bon, ce que je dis, hein, je ne dis rien.... D'autant que si ma mémoire est bonne, cette remarque pertinente vient tout droit de celle qui, mains jointes sous le menton et l'oeil humide, s'extasiait sur ce "si beau couple" à la sortie de la Mairie. Mon grand-père m'a gratifiée d'un très joli "aah, qu'est-ce-que tu veux, dans cette famille on n'est guère doués pour la vie de famille", qui me laisse des perspectives d'avenir enchanteresses.

Bon évidemment, cette liste est non-exhaustive et vous avez la possibilité de l'enrichir de toutes vos expériences passées et à venir. Et si l'idée vous tente, on pourrait former un collectif de lutte contre le mal-élevé, hein ? Qu'en pensez-vous ?

Des bises désabusées

Marie

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Commentaires
L
enceinte de ma fille, je déclare à belle maman que le gynéco trouve que j'ai pris un peu trop de poids ( comme tous les gynéco et trop de poids c'était genre 12 au lieu de 9) et bien belle maman me demande illico si .....j'attends des jumelles ! pas bien grave mais les hormones aiment pas trop. Pour le prénom belle maman m'a dit que Clémentine c'était pas un prénom ( oups ?) et qu'elle allait m'aider à en chercher un vrai !!!!! 11 ans après, Clémentine se porte très bien et belle maman est toujours aussi même tout !!!!<br /> merci Marie, pour le florilège, je pense qu'on s'y retrouve toutes à un moment où un autre !<br /> bizz à toi et à Nathasamère :-)
L
enceinte de ma fille, je déclare à belle maman que le gynéco trouve que j'ai pris un peu trop de poids ( comme tous les gynéco et trop de poids c'était genre 12 au lieu de 9) et bien belle maman me demande illico si .....j'attends des jumelles ! pas bien grave mais les hormones aiment pas trop. Pour le prénom belle maman m'a dit que Clémentine c'était pas un prénom ( oups ?) et qu'elle allait m'aider à en chercher un vrai !!!!! 11 ans après, Clémentine se porte très bien et belle maman est toujours aussi même tout !!!!<br /> merci Marie, pour le florilège, je pense qu'on s'y retrouve toutes à un moment où un autre !<br /> bizz à toi et à Nathasamère :-)
C
Oh p'ain j'me sens Achement visée avec l'histoire des prénoms ! Me sera-t-il un jour pardonné ? Que celui qui n'a jamais béché me jette la première bière.
K
Pour les phrases à la con, ma mère est des plus douées. Elle a même été jusqu'à m'asséner un joli "toute façon c'est mieux pour elle c'était une fille à problèmes" quand ma meilleure amie est morte...<br /> Les gens peuvent être charmant des fois...<br /> <br /> Je ne crois pas qu'on apprenne un jour à se détacher face à ces remarques.
M
tu as saisi le sens général ! Quand j'ai annoncé à ma collègue de l'époque que le Nathasamère était en route, elle a eu l'air dépité et m'a dit :"ah... un garçon, boh, c'est bien aussi, va !" Du coup, je lui ai annexé ses bons cadeaux de Noël du CE !
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