Aïe...
L'estomac retourné comme une chaussette et calé bien haut dans la gorge.
La pompe qui résonne façon grosse caisse dans chaque centimètre carré de peau.
Le nez qui saigne en rythme du gros sang rouge et brillant.
Les yeux larmoyants et douloureusement mi-clos, un peu comme si on avait tourné les globes sur eux-mêmes et raccourci d'autant les nerfs optiques.
Les mâchoires vissées à l'articulation ; chaque ouverture/fermeture est un nouvel appel à la nausée.
La langue, enflée, à l'étroit dans la bouche sèche et pâteuse.
Les muscles du dos noués à craquer et la nuque raide comme un légionnaire en permission.
Les bras trop courts, trop lourds, trop gourds. Les chevilles qui rentrent dans les genoux qui rentrent dans les hanches qui rentrent dans les épaules, qui plient sous le poids de la tête.
Le cerveau qui coule en crème visqueuse par les oreilles.
Une respiration sur deux se termine en haut-le-coeur. Peut-être que si je n'inspire qu'une fois sur deux, ça réduira de moitié le risque de vomir sur mon clavier. Encore une heure de douleur hardcore et je me liquéfierai, je me désagrègerai, je flotterai au beau milieu de l'aura qui m'a annoncé, il y a deux heures, une nouvelle crise de migraine et que j'ai stupidement ignorée. D'ici là, il faut tenir.
Des bises, toi, mais douces sur mon front.
Marie