in-satisfecit
Il manque un truc. Il y a comme une vide, là.
Là, juste là, tu vois ? Attends, je te montre. Voilà. Eh bien, c'est là qu'il me manque un truc. Non, je ne sais pas quoi comme truc, sinon, j'aurais tôt fait de l'y remettre. Je sais juste qu'il manque, c'est tout.
Ca fait comme quand on quitte la maison pour un long voyage avec la sensation d'oublier quelque chose de primordial. Alors on vérifie, Passport-money-ticket, mais on a tout et la sensation reste.
Là, c'est pareil, j'ai fait un check : Nathasamère - c'est le plus beau ; estomac - rempli jusqu'à la gueule ; poumons - nicotinisés, plus je suis bleue ; sexe - ça va merci, est-ce-que je te demande des nouvelles de ton transit, moi ? ; Compte en banque - contenu transféré directement chez H&M. Non, vraiment, je ne vois pas ce qui peut bien manquer. Et pourtant ça manque, c'est sur. Ca manque tellement que m'en voilà toute ralentie et molle, la lippe boudeuse.
Je traîne ce vide comme un boulet, de bureau en cantine, de cantine en réunion et rien ne me déride. Même pas R. et ses pitreries de dessous de table. Même pas Marion et sa promesse de Midnight Margaritas session pour ce soir. Même pas le compte-rendu dithyrambique (et même pas la fierté de savoir orthographier ce mot à la con) de mon évaluation annuelle, déposé ce matin sur mon bureau par le chef suprême. Même pas la perspective d'aller passer quelques jours de vacances à Pau chez mon papa.
Non, décidément, il manque un truc.
Des bises
Marie