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Something about Marie
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8 avril 2005

Tchéviiiiine, mets ta tchapuuuuche !!

Le Nathasamère m'a sonné laudes à 6 heures ce matin, pour cause de coinçage d'orteils sous la porte des vécés. Sur le coup, j'ai cru qu'il était midi le premier mercredi du mois, mais non. Y'a des jours où l'infanticide me paraît moins choquant que d'autres, allez savoir pourquoi...
Et qu'il n'aille pas se plaindre à la SPA des mômes, hein, parce qu'il est verni par rapport à d'autres.
Je m'explique et je situe le décors :
Hier soir, il est venu comme une envie de pisser au père de mon fils, l'idée de nous emmener manger une pizza. Déjà, moi la pizza, bon... Mais avec mon ex, Yurgl ! Mais comme le Nathasamère faisait des bonds de 10 mètres rien que d'imaginer son papa et sa maman mangeant ensemble sans s'envoyer le contenu de leurs assiettes respectives à travers les badigoinces, j'ai dit oui. Nous voilà donc à Beaufland, célèbre centre commercial de la région, nouveau Temple du crétin crasseux moyen Seine-et-marnais. La salle de restaurant est comble et le serveur, qui a les ongles en deuil et une moustache douteuse, nous colle à une table de deux avec un regard méprisant pour mon fils. Je ne le frappe pas juste pour éviter qu'il ne crache dans ma soupe.
A ma droite (en fait, presque sur mon genou droit), un couple bien assorti : monsieur porte une splendide moumoute en synthétique et madame n'a pas su choisir entre toutes les couleurs de sa palette de maquillage, qu'on dirait le logo des homosexuels de San Francisco (un arc-en-ciel pour les ignares).
A ma gauche, la famille Tuyaud'poele au grand complet : papa a fait ses tatouage tout seul à la mèche de 12 ; maman est visiblement tombée dans le chaudron quand elle était petite, ses fesses débordant de 20 bons centimètres de chaque côtés de sa chaise paillée. Quant à Kevin, leur fiston de 4-5 ans, je ne peux pas en voir gran'chose, puisqu'il ne cesse de courir tout autour de notre table en poussant des hurlements de sioux et que je ne dispose pas de la vision périphérique. En revanche, la vache, je l'entends, hein !
Papa et maman beuglent à tour de rôle que merde, Kevin, tu peux pas rester tranquille 5 minutes, putain, tu nous fait chier. A chaque déchaînement parental, Kevin se fige et crachouille deux mots incompréhensibles, vu qu'il ne prend pas la peine d'oter sa tétine de la bouche. Au bout d'une demi-heure de ce manège, la-dite tétine tombe par terre. Dans son élan, Kevin marche dessus et se met à bramer. Maman ramasse le truc, se le colle dans la bouche, le tétouille quelques secondes et le recolle aussi sec dans le bec du chiard, toute fière d'avoir évité à son rejeton une éventuelle contamination microbienne.
Quand le serveur balance littéralement leur commande sur la table, maman choppe Kevin par le fond de son pantalon et le catapulte sans ménagement sur sa chaise. Kevin n'est pas content qu'on l'interrompe en plein démontage du porte-manteau, alors il crie. C'est comme ça, les Kevin. Quand tu les frustres, ils crient. Très fort.
Papa, de l'autre côté de la table a de la fumée qui lui sort des naseaux. Mais Kevin continue de brailler, bouche grande ouvert et morve au nez. Quand la coupe est pleine, il attrappe Kevin par la capuche de son pull Power Rangers et lui administre un aller-retour sonore. Maman, pour faire bonne mesure, amarre sa grosse paluche à la toute petite oreille de Kevin que les gifles n'ont pas fait taire et hurle dedans que c'est pas des manières, d'empêcher les gens bien comme y faut (nous) de manger en paix, sale petit con. Et de lui enfourner d'énormes pelletées de spaghettis (non coupés) au jambon dans la bouche (au début il faisait une de ces têtes ! J'ai même cru qu'elle lui avait fait avaler la tétine par mégarde). Kevin a bien quelques haut-le-coeur, mais maman ne perd pas le rythme. Et il ne pourra pas dire qu'elle ne l'a pas prévenu : "si tu gèrbes, mon vieux, je te le fais bouffer et sans sel, encore !"
Quand l'assiette de Kevin est terminée, il a de la sauce tomate jusqu'à la racine des cheveux. Alors maman se saisit de la serviette et lui astique le museau frénétiquement, en le maintenant par les cheveux. Papa a les larmes aux yeux devant cette attendrissante démonstration de dévotion maternelle.
Avant de partir, maman enfonce sur la tête blonde de Kevin une cagoule bleue marine, de celles que, même en rêve, ma mère n'aurait pas réussi à nous faire porter. Et elle y va de si bon coeur, que je suis prête à parier que Kevin vient de rétrécir de 4 bons centimètres, vu qu'il n'a maintenant plus de cou. Kevin ne vuet pas mettre sa cagoule, elle gratte. Comme il fait mine de s'en débarraser, maman lui envoie le deuxième aller-retour de la soirée. Un instant, tout le monde pense qu'elle lui a mis la tête à l'envers au sens propre du terme. Mais non, c'est juste la cagoule qui a opéré un 180°. Maman ajoute avec un clin d'oeil complice à mon adresse : " Si tu la retires, j'te crève un oeil. Manquerait plus que me refasses une bronchite par dessus le marché !"

Notre calvaire a duré 75 minutes (j'ai chronométré). Celui du môme, il y a quand même des risques pour que ce soit beaucoup plus long...
La bonne nouvelle, c'est que comme on est restés bouche-bée à regarder ces tarés congénitaux pendant tout le repas, ça ne s'est presque pas remarqué qu'on avait RIEN à se dire.

Des bises

Marie

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Commentaires
R
j'hésite entre plaindre les voisins de table ou plaindre Kévin... Il n'a pas fini de s'en prendre vu comme ça... mais j'en ai connu des pénibles, qui une fois grands étaient les plus adorables ados ! (même avec des beaufs-parents) comme koa... Et la pizza... t'as même pas dit si elle était bonne !!!;-)
A
jujuly : oh, les spaghettis ça n'a jamais tué un gosse !<br /> <br /> Marie : Badigoince ! Je croyais qu'il n'y avait que ma mère qui utilisait ce mot !<br /> Euh, tu me rappelles ton âge ?
J
Faudrait pas prévenir la DASS ?
S
Pauvre gosse... :-(
S
Rien du tout. Mais alors, t'as rien compris du tout.<br /> <br /> Ton voisin de table, c'était Charles-Agénor de la Pétaudière, candidat UMP à la mairie de Zyva-la-Grande-Borne où se trouve le centre commercial BeaufLand. Il était venu gagner la confiance des gens du cru en compagnie de sa femme Marie-Bernadette et du petit Pierre-Isidore, en montrant que lui aussi "savait se montrer simple".<br /> <br /> Et ne dis pas qu'il en a trop fait, toi-même tu y as cru. Comme quand l'Autre il a parlé de la "fracture sociale"...
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