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Something about Marie
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16 mars 2005

Bis repetita non placent

Hier soir :, célibataire et sans enfant, j'ai décidé de faire culpabiliser le chef en restant un peu tard, histoire de lui envoyer le dossier lambda dans les gencives quand il arrivera ce matin. Le nez collé à l'écran (je suis myope, je vous dis !), concentrée comme jamais, je ne vois pas l'heure tourner. Quand m'a porte fait toc toc, je fais un bond de deux mètres sur ma chaise à roulette, ce qui lui imprime un vif mouvement rotatif, ce qui me projette brusquement du côté opposé, ce qui ne manque pas de faire hurler R. de rire quand il entre dans mon bureau et me trouve les 2 pieds au-dessus du dossier de mon siège. Bon, il est habitué à mes acrobaties et il a vu pire (je me souviens d'une fois... non, non, c'est trop embarrassant!) ; il ne s'attarde donc pas sur le sujet et me demande d'une voix veloutée si je veux bien aller dîner avec lui.

Interlude ... Un rapide coup d'oeil aux 120 pages de graphiques à corriger, un rapide coup d'oeil à ma montre, un rapide coup d'oeil sur ses mains puissantes et soignées et quelques secondes de bilan : merde au chef, merde je ne me suis pas épilée, merde j'ai grave envie de lui, merde mes sous-vêtements ne matchent pas, merde merde merde...

Reprise de l'action... Je lui dégaine le sourire ultrabrite (c'est dans ces moments que je bénis ce tas de boue d'orthodontiste à l'haleine fétide qui m'a charcutée tous les mercredis matins pendant 4 ans) et je lui dit que oui, pourquoi pas, tiens, c'est une bonne idée, qu'est-ce-que j'ai faim. Blasée, quoi.

Pendant le dîner (resto indien tout ce qui a de banal), je n'écoute rien de ce qu'il me dit, je ne touche pas à mon assiette (du poulet tout rouge qu'on croirait qu'il a de la fièvre) et je produis un effort surhumain pour ne pas balayer la table d'un revers de bras et me jeter sur lui en feulant. Au dessert (du yaourt vert et rose, c'est pas vrai ou quoi, ils sont sponsorisés par Dulux Valentine ou quoi ?), il me prend la main et la porte à ses lèvres. Moi, je suis au bord de la crise de tétanie et j'ai un sein qui trempe dans le yaourt (j'ai les bras un peu courts). Il dit tout un tas de trucs assez agréables à entendre sur mes yeux-qu'est-ce-qu'ils-sont-bleus et mes cheveux-qu'est-ce-qu'ils-sont-blonds et qu'est-ce-que-je suis-drôle-et-intelligente.

En sortant du resto, je réalise qu'il n'a pas lâché ma main (bon allez, en fait, je m'en suis rendu compte en essayant d'enfiler mon manteau, vu que c'était extrêmement peu pratique, mais j'essaye de faire romantique, mets-y un peu du tien ma grande). On est arrivés à ma voiture, contre laquelle il m'appuie. Il met sa main sur ma joue qu'il caresse avec son pouce et penche sa tête sur le côté en me regardant comme si j'avais 5 ans et demi et que je venais tout juste de faire un triomphe à l'Ecole des Fans. Je sais qu'il va m'embrasser. Les papillons de mon ventre sont en train de jouer à cogne-toi la tête contre les parois ; j'ai chaud, j'ai froid, je tremble. Et lui, il continue à me regarder. Ses yeux sont tellement bleus, ma vieille, qu'en faisant un effort, je pourrais presque lui voir l'intérieur de la tête.En plus il sent extrêmement bon, ce con. Pas le parfum, non, non ! Les mecs parfumés, j'ai horreur de ça. Non, lui, il sent bon la lessive, le propre, le gars qui prend soin de lui.

Bon merde, embrasse-moi qu'on en finisse, que je pense. J'ai les talons qui me rentrent dans les chevilles et les chevilles dans les genoux et les genoux dans les hanches à force de rester debout comme ça contre la voiture. Et puis je ne sais pas quoi faire de mes mains. Lui en a glissé une des siennes a l'intérieur de mon manteau.

Il s'approche, m'attire contre lui, me soulève un peu du sol et, ses lèvres à quelques microns des miennes, j'ai l'illumination : pas de ça Lisette ! Finie la comédie ! Je ne tomberai pas amoureuse, ah ça non !!! Secouer les toiles d'araignées (copyright Milousette), c'est une chose. Mais là, c'est carrément autre chose. Et Marie, autre chose, c'est au-dessus de ses moyens, elle vit déjà à crédit de la précédente catastrophe. Ouh, la la, il était temps, j'ai failli remettre mes doigts sous le marteau !

Je me dégage à la vitesse de la lumière, passe sous son bras, ouvre la portière de ma voiture, saute dedans, verrouille la porte de l'intérieur et le plante là, comme deux ronds de flanc et la bouche ouverte. Pffff, l'était temps !

Il n'est pas venu ce matin. Je le guette malgré moi et je commence à douter de mon timing : et s'il était déjà trop tard ?

Des bises

Marie

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Commentaires
Z
Quelle légèreté dans les commentaires d'une si dramatique situation. Mais aussi, quel talent pour se mettre dans une situation globalement génante et ambigüe <:B
I
Et du coup, elle a pu passer le restant de la nuit sur le rapport lambda !<br /> C't'e Marie, tout de même, quelle classe !
R
Pas tort, pas raison.... j'sais pas.... (ah le jour où je serai d'accord avec moi même !!!)<br /> Mais bon, faut s'méfier et garder son self-contrôle ! Et pi zut ça lui montrera que t'es pas une "faible femme" et qu'il va falloir faire des efforts autres qu'un restau et des yeux papillons ! m'enfin koa !!!!
P
Enorme déception sur cette fin en forme de fuite...
F
Et là ? Il est arrivé ?<br /> tss j'vous jure ^^<br /> (on pourra avoir la suite ?) :-)
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